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Repas en famille : enquête Ocha/Sofres auprès des parents
Que devient le repas dans les familles françaises ? La « déstructuration alimentaire » s’est-elle généralisée ? Les résultats de l’ enquête Ocha/Sofres auprès de 533 parents répondant pour 914 enfants âgés de 2 à 16 ans ont de quoi surprendre, notamment par le nombre d’enfants et encore plus de parents prenant en semaine leur repas de midi à la maison. Cette enquête a été réalisée en 2002 à domicile. L’échantillon est issu d’un échantillon national représentatif de 2000 personnes âgées de 15 ans et plus. Matty Chiva, professeur émérite de psychologie de l’enfant à l’Université Paris X Nanterre et Claude Michaud, Directeur du Comité Départemental d’Education pour la santé du Doubs ont apporté leur aide à la conception de cette enquête.
Le repas familial résiste bien
Le petit-déjeuner
Il réunit toute le famille dans 37% des cas en semaine et 55% des cas le week-end. Mais on sait par ailleurs, comme l’a montré Jean-Pierre Corbeau, que le premier repas de la journée, surtout en semaine, est soumis à des impératifs d’horaires différents et de gestion de la salle de bains.
Le déjeuner
Il réunit toute la famille dans 33% des cas en semaine et 82% des cas le week-end.
En semaine, 46% des enfants déjeunent tous les jours ou presque à la cantine et 43% tous les jours ou presque à la maison. Ces moyennes nationales varient fortement selon l’habitat et l’âge des enfants.
– Dans les communes rurales ou les villes de moins de 100 000 habitants, 53 % des enfants déjeunent tous les jours ou presque à la maison. C’est aussi le cas de 82% des mères et de 67% des pères.
– Plus les enfants sont grands, plus ils déjeunent régulièrement à la cantine : 62 % tous les jours ou presque pour les 13/16 ans, 67 % pour les 15/16 ans. A noter que 68% des enfants de 15/16 ans ne déjeunent jamais en semaine à la maison.
– Plus les enfants sont petits, plus ils déjeunent régulièrement à la maison : tous les jours ou presque pour 53 % des 2/6 ans.
Les repas à la cantine sont bien jugés par les parents en terme d’équilibre (74% d’accord) et en terme de qualité (64% d’accord). Cependant, dans 1/3 des cas, les enfants se plaignent des repas à la cantine (surtout les 13-16 ans)
Le dîner
C’est le repas familial par excellence. Il réunit toute la famille dans 79% des cas en semaine et dans 87 % des cas le week-end.
En semaine, 92% des parents dînent tous les jours ou presque à la maison. Le dîner est avant 20h00 dans 71% des cas en moyenne. On dîne plus tôt quand la mère ne travaille pas (82 %), quand les enfants ont entre 7 et 12 ans et dans les petites agglomérations.
La cuisine reste le lieu privilégié pour le repas en famille, surtout en province (55% des cas pour l’ensemble de la France, 67% des cas dans les villes de moins de 100 000 habitants), suivie de la salle à manger (38 %). C’est dans l’agglomération parisienne que l’on dîne le moins souvent dans la cuisine (42 %) et le plus souvent dans le salon (11 % contre 5 % pour la moyenne France). Mais il est possible que la même pièce à vivre soit désignée plus souvent comme le « salon » en région parisienne et la « salle à manger » en province.
Dans l’échantillon très largement parisien de l’enquête Ocha dirigée par Claude Fischler en 1996 auprès de 6000 enfants, 5 enfants sur 10 avaient déclaré avoir pris leur repas de la veille au soir assis à table dans la salle à manger, 4 sur 10 dans la cuisine, 1 sur 10 « autre part ».
Le rituel des repas français se maintient
En 1996, Claude Fischler avait exploré un certain nombre d’indices de « structuration » ou de « déstructuration » liés davantage au rituel qu’au contenu des repas. Quelques unes de ses questions ont été reprises dans l’enquête Ocha/Sofres auprès des parents. Les résultats ne sont pas très différents. On constate une tendance plus grande à la « déstructuration » dans l’agglomération parisienne.
La régularité des horaires des repas
Dans l’enquête Ocha/Sofres de 2002, 67 % des parents déclarent manger souvent à heures fixes. Dans l’enquête Ocha/Fischler, 68% des enfants déclaraient manger à la même heure à une demi-heure près.
A la question « chacun mange-t-il à l’heure qu’il veut », les parents sont 85 % en moyenne à répondre « jamais ». Pour l’ensemble de la France, les réponses « toujours » ne sont que de 3 % mais ce pourcentage s’élève à 8% dans l’agglomération parisienne.
Le même menu pour tous
C’est le cas souvent, déclarent 73% des parents.
Est-ce que chacun prend ce qu’ il veut dans le réfrigérateur ? 62 % répondent « jamais » et 14 % « rarement ». La réponse « souvent » est donnée par 13 % de l’ensemble des parents mais par 21% de ceux qui habitent l’agglomération parisienne.
Demande-t-on à chacun ce qu’il veut manger ? 50% des parents répondent « jamais » et 20 % « rarement ». Dans l’enquête auprès des enfants, 75% déclaraient que le menu du repas de la veille au soir avait été le même pour tous. Pour les 25 % autres, « se faire chacun son menu » n’était habituel dans la famille que dans moins de 1 cas sur 4.
Au menu aussi, la télévision, bien installée ! Souvent ou de temps en temps, déclarent 59% des parents. Les enfants avaient répondu oui à 63% pour le repas de la veille au soir.
Le repas, un moment de convivialité
Les échanges entre parents et enfants sont importants : 93 % des parents disent que la famille aime se retrouver et plaisanter au cours des repas, 79 % disent en profiter pour discuter de choses importantes. Un bémol cependant : 18 % des parents avouent qu’il y a peu d’échanges lors des repas.
L’ambiance des repas est dite tout à fait détendue dans 49 % des cas, assez détendue dans 42 % des cas, pas tellement détendue dans 7 % des cas, pas du tout détendue dans 1% des cas.
Lemangeur-Ocha.com – Les repas de famille – enquête Ocha/Sofres Juin 2002
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