Ouvrages
Le rameau d’or (Vol.4) – Balder le Magnifique
Avec Balder le Magnifique, Frazer clôt le cycle du Rameau d’or et boucle le circuit qui l’a amené, à travers le temps et l’espace, à considérer les religions et les mythologies d’une grande partie des cultures humaines, historiques et contemporaines.
Ce volume lui permet de répondre à la seconde des questions qui constituent le point de départ de son périple: pourquoi le successeur du Roi de Némi devait-il cueillir un rameau avant de perpétrer son meurtre ? Ayant introduit et examiné longuement des thèmes autour desquels s’organisent en systèmes croyances, rituels, pratiques et mythes (“entre ciel et terre”, feux et bûchers calendaires, l’âme extérieure), Frazer arrive à la conclusion que ce rameau brisé par l’assassin du Roi de Némi est une branche de gui, la même plante avec laquelle fut tué Balder, le dieu le plus beau et le plus sage de la mythologie scandinave ancienne. Frazer reconnaît volontiers que l’armature qu’il a donnée à son oeuvre ne lui a servi que “de crochets commodes auxquels suspendre ses collections de faits”. Munis comme nous le sommes maintenant de la théorie du bricolage proposée par Claude Lévi-Strauss, nous dirions plutôt que Frazer a construit, à l’aide des matériaux dont il disposait, une méta-mythologie, un peu à la façon dont Wagner, à des fins différentes, construisait Lin univers mythique avec l’Anneau du Nibelung. Le Rameau d’Or contribue ainsi que soit assurée une des fonctions essentielles des mythes, la transmission, même si ce n’est plus à la manière des narrations traditionnelles écoutées dans la ferveur sacrée.