Auteur

Anthropologue

Véronique Pardo

Diplômée de l’Institut d’Etudes Politiques d’Aix-en-Provence et docteur en Anthropologie. Sa thèse s’est ancrée dans un terrain long d’anthropologie participante d’abord dans le cadre du Museum National d’Histoire Naturelle et de l’EHESS puis à l’Université de Provence.

Aujourd’hui elle dirige l’OCHA où elle travaille sur des recherches et des actions menées autour de deux grands programmes : celui sur les comportements et cultures alimentaires et celui sur les relations homme/animal et sur la mise en place d’événements scientifiques. Elle est en charge de l’analyse de la question des enjeux sociétaux qui émergent et impactent les représentations des consommateurs sur l’alimentation et le monde de l’élevage.

Dans le cadre de la réflexion grandissante sur l’élevage et sur l’évolution des pratiques et des systèmes de production ces deux grandes thématiques se rencontrent sans cesse. En tant qu’anthropologue elle s’intéresse aussi à la place du vivant tant dans notre alimentation que dans le rapport que l’on entretient avec lui et comment sa place est questionnée avec les évolutions des food techs et autres aliments de substitutions. Il s’agit également d’une interrogation sur le propre de l’homme, mangeur, et donc sur ce qui dans l’histoire longue nous définit comme tel.

De 2006 à 2011 elle a assuré avec Nicoletta Diasio ( Université de Strasbourg) et Annie Hubert (jusqu’à son décès en 2010) la Coordination scientifique d’ALIMADOS – Comportements alimentaires des adolescents et origines culturelles. Etude comparée du rapport aux aliments des jeunes de 12 à 19 ans, un programme de recherche interdisciplinaire mixte (CNIEL, UMR 6578 (Marseille) et UMR 7043 (Strasbourg)) sélectionné et co-financé par l’ANR (PNRA 2007). Le programme de recherche a porté sur les comportements et les cultures alimentaires des jeunes de 12 à 19 ans issus d’horizons culturels et de milieux sociaux divers. L’étude compare six populations adolescentes : Française (sans situation migratoire extra-nationale), Maghrébine, Turque, d’Afrique sub-saharienne et australe, d’Asie du sud-est, d’Europe orientale. Il s’agissait de déterminer les usages et les cultures alimentaires des adolescents en considérant les différentes origines et les métissages à l’œuvre dans la population française. La méthodologie reposait sur une inter-disciplinarité active par le travail commun de sociologues, anthropologues (ethnologues) et anthropobiologistes. L’originalité principale de ce programme a été de combler le déficit actuel d’information en prenant en compte la dimension culturelle et celle des métissages dans les pratiques alimentaires en France aujourd’hui et donc les environnements social, culturel, économique et médiatique. Par l’alimentation, se transmet une part de la culture et une façon de construire son appartenance à un groupe, une région, un pays ainsi que de se construire (lien au corps, représentations d’une esthétique corporelle, relations à la norme).